Effets anticonvulsivants et neuroprotecteurs de Crassocephalum bauchiense sur des modèles expérimentaux d’épilepsie

Germain Sotoing Taïwe, Département de zoologie et de physiologie animale de l’université de Buéa, Cameroun

L’usage des plantes médicinales en réponse aux problèmes de santé publique peut être perçu comme une alternative aux médicaments conventionnels et un espoir pour les po- pulations rurales indigentes, dont 80 % en sont tributaires. Crassocephalum bauchiense (Asteraceae) est une plante utilisée en médecine traditionnelle pour le traitement de l’épilepsie et de certains troubles neurologiques. L’épilepsie est un trouble chronique et souvent progressif, caractérisé par la survenue périodique et imprévisible de crises épi- leptiques. La prévalence de l’épilepsie est estimée entre 3 et 10 pour 1 000 habitants dans les pays industrialisés. Près de 50 millions de personnes seraient affectées par ces troubles épileptiques, 85% environ vivent dans les pays en voie de développement. Les médicaments antiépileptiques vendus sur le marché, non seulement ne sont pas toujours accessibles à toutes les couches sociales, mais s’accompagnent d’effets secondaires considérables. Le présent travail vise à valider scientifiquement les effets neuroprotecteurs et anticonvulsivants des extraits de Crassocephalum bauchiense en utilisant des modèles expérimentaux in vitro et in vivo d’études de neurotoxicité et d’épilepsie induites par les substances chimiques et l’électrochoc maximal. Une extraction bioguidée de la plante sera effectuée en utilisant des solvants organiques de polarité croissante afin d’extraire les principes actifs. Leurs effets pharmacologiques seront tes- tés à l’aide des méthodes standards décrites précédemment et clairement établies dans notre laboratoire. La réalisation de ce travail contribuera à valoriser la médecine traditionnelle et à développer des médicaments antiépileptiques à base de substances naturelles devant permettre le traitement des patients épileptiques à moindre coût et sans effets secondaires.