FOCUS : Célèbres, brillants et épileptiques : I/ Napoléon et Flaubert

L’empereur français Napoléon Bonaparte décède le 5 mai 1821, il y a précisément 200 ans ! L’année 2021 est donc l’année Napoléon, mais si nous sommes nombreux à connaître son histoire, peu de gens savent qu’il souffrait d’épilepsie !

« Il gémissait et il bavait, il avait des espèces de convulsions qui cessèrent au bout d’un quart d’heure… ». Cette preuve apportée par Talleyrand en 1805 n’est pas la seule de l’époque qui rend compte des crises épileptiques de Napoléon. « Dès sa jeunesse, il avait des crises épileptiques. C’est ainsi que durant sa scolarité à Paris, il eut comme punition de manger agenouillé mais une si forte crise le traversa qu’il fut mis fin à sa punition. » Cette scène est décrite dans une biographie consacrée à Napoléon datant de 1838.

Plusieurs jugements s’accordent sur l’épilepsie de Napoléon mais ses crises ont été rares et ne l’ont pas dérangé dans ses activités. Epileptique et célèbre c’est possible ! 

Quant à Gustave Flaubert dont on célèbre cette fois-ci le bicentenaire de la naissance (décembre 1821) beaucoup d’encre a coulé sur la nature de la maladie « nerveuse » dont il a souffert pendant presque 37 ans et ce jusqu’à sa mort. Michel Winock (in l’Histoire-mai 2021) le décrit comme « épileptique depuis sa naissance ». Les Drs. Henri et Yves Gastaut (1982), et presque tous les épileptologues prononcent clairement le diagnostic d’« épilepsie ».

On en a trace notamment via Louise Colet, témoin oculaire de ses crises : Memento du 15 août 1852 « [….] Le lendemain Gustave a dîné avec moi. (..). Sa crise à l’hôtel, mon effroi. Il me supplie de n’appeler personne ; ses efforts, son râle, l’écume sort de sa bouche, mon bras meurtri par ses ongles crispés. Dans à peu près dix minutes il revient à lui, vomissements. Je l’assure que son mal n’a duré que quelques secondes et que sa bouche n’a pas écumé. Profond attendrissement et profonde tendresse que je me sens pour lui. (..) »