Effet de la compensation du déficit en vitamine D dans le traitement de l’épilepsie pharmaco-résistante (EPI-D)
Francine Chassoux, Unité d’épileptologie clinique chirurgicale – Centre Hospitalier Sainte-Anne, Paris
La quasi totalité des patients épileptiques vivant en Île-de-France ont un déficit en vitamine D, sévère dans 1/3 des cas. L’impact de ce déficit n’est pas connu, bien que l’apport de vitamine D semble apporter un bénéfice global sur la fréquence des crises et les troubles associés (fatigue, anxiété, troubles de l’humeur). Les effets antiépileptiques directs de la vitamine D montrés dans les modèles animaux et son mécanisme d’action apportent des données objectives supportant ces résultats. Les études préliminaires chez l’homme semblent confirmer l’efficacité de la vitamine D dans le traitement de l’épilepsie, mais on ne dispose pas d’études contrôlées sur une large population. Les recommandations de supplémentation en vitamine D dans la population générale ne peuvent pas être transposées chez les patients épileptiques en raison des interférences entre les médicaments antiépileptiques et le métabolisme de la vitamine D. Nous faisons l’hypothèse que la compensation du déficit en vitamine D permettra de démontrer une réduction significative de la fréquence des crises et des troubles associés et d’améliorer la qualité de vie. Menée avec une méthodologie rigoureuse dans plusieurs centres référents pour l’épilepsie en région parisienne chez 400 patients, cette étude sera la première à démontrer l’importance de la prise en compte du déficit en vitamine D dans l’épilepsie. Les résultats attendus auraient un impact majeur sur la prise en charge des patients et la stabilisation de l’épilepsie, permettant d’envisager l’allégement du traitement antiépileptique, la réduction des effets secondaires, la reprise d’activités sociales et professionnelles et la diminution des coûts de la maladie.